Aujourd’hui se tient une CAPD…….

Le dernier jour de l’année scolaire 2022-2023 !
C’est donc « à bout » que nous sommes ici…. A bout de nerfs, à bout de course, à bout de souffle…. Mais jamais à bout de force !

Qu’ils semblent déjà loin les « 100 jours d’apaisement » annoncés par le président Macron. Pire encore, l’extrême-droite est en embuscade. Le RN essaie de tirer parti de la colère populaire en se présentant comme un débouché politique crédible bien aidé en cela par certains médias.

La mort de Nahel, le jeune de Nanterre assassiné à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier, a provoqué la sidération et une explosion de révolte principalement dans les quartiers populaires. Dès le plus jeune âge, les très jeunes habitant.es racisé.es sont confronté.es à des agissements discriminatoires, au fond raciste, violents de la part de celles et ceux qui devraient garantir les droits et la sécurité de toutes et tous.
Quelques semaines auparavant, le gouvernement avait imposé de manière autoritaire et antidémocratique une réforme des retraites massivement rejetée, et fait le choix de recourir à une répression aveugle et disproportionnée comme l’ont pointé l’ONU et la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.

La FSU-SNUipp demande l’abrogation de la loi Cazeneuve de 2017 qui assouplit les règles d’usage des armes à feu pour les policiers, notamment dans certains cas de refus d’obtempérer.
Elle condamne les communiqués séditieux des “syndicats” UNSA Police et Alliance qui se déclarent “en guerre contre les hordes sauvages et les nuisibles”. Ces termes haineux utilisés à l’encontre des jeunes et des habitant.es des quartiers populaires, ainsi que les menaces proférées contre l’exécutif lui-même, sont de véritables appels à la guerre civile. Ils sont indignes du champ syndical !

Dans les écoles, les conséquences des politiques néolibérales sont la casse des collectifs de travail, l’individualisation à outrance, l’imposition de méthodes de management agressif fait d’injonctions et de mise en concurrence pour tout. La destruction du sens de notre métier est à l’oeuvre, dans un contexte déjà assombri par la question salariale : la promesse présidentielle d’augmentation pour toutes et tous sans conditions de 10% n’a pas été tenue, remplacée par une revalorisation “socle” a minima et un “pacte”, représentant plus du tiers du budget. Celui-ci n’est pas une revalorisation, mais un ensemble de missions nouvelles proposées en dehors du cadre légal du statut.

La FSU-SNUipp rappelle son opposition au pacte et continue de revendiquer une véritable revalorisation indiciaire de 300€ mensuels nets tout de suite, pour toutes et tous, sans contrepartie, ainsi que la refonte de la grille indiciaire. Elle continuera de décrypter et d’informer la profession sur les mesures qui brisent les collectifs de travail, la santé et le moral des personnels dans les écoles, et le sens de nos métiers.

Combien de démissions ? Combien de demandes de mutations, temps partiels, disponibilités, détachements, … en bref, combien de collègues s’extraient, d’une manière ou d’une autre, des conditions de travail, des relations maltraitantes avec la hiérarchie, pour une simple demande de versement d’une prime, d’un salaire qui tarde, ou une demande de temps partiel annualisé qui leur est vital sur les plans professionnels, psychologiques et de vie privée ?
Le récent rapport de la cour des comptes est une nouvelle alerte : le nombre de démissions a augmenté de 10 % en 1 an !!!!! GROSSE ALERTE ! Le concours des PE n’est pas attractif ! ALERTE ROUGE !

Dans un climat tendu et épuisant, les mesures de carte scolaire dévastatrices pour les écoles et collectifs de travail, le mouvement à coup d’algorithmes opaques dégradent une nouvelle fois les conditions de travail : combien d’accidents de service, d’arrêt de travail ou de CLM sont liés à une gestion calamiteuse des personnels et des méthodes managériales insupportables de la part de certains IEN et directions d’école ? Nous constatons que les tensions dans les équipes se multiplient, et ce n’est surtout pas la “fameuse autorité fonctionnelle” promise qui règlera tous les maux de l’Education nationale : au contraire en essayant de placer les directeurs et directrices à l’extérieur des collectifs de travail comme des “petit·es chef·fes”, c’est la cohésion des équipes et les fondements du service public d’éducation qui seront mis à mal.
Dans ce contexte, en refusant très largement les temps partiels majoritairement demandés par des femmes, vous ne vous inscrivez pas dans le plan académique d’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Vous ne répondez pas à l’axe 4 du plan : "Encourager de nouvelles formes d’organisation du travail au bénéfice de l’égalité professionnelle et de la qualité de vie au travail" dans lequel il est explicitement écrit qu’il est nécessaire en premier lieu d’être vigilant·e aux situations individuelles des agent·es soumis·es à des contraintes particulières (enfants en bas âge, monoparentalité, etc.). La CAPD d’aujourd’hui, dont un des points sera les recours sur les temps partiels, est pour le SNUipp l’instance pour défendre le droit des personnels celui de choisir au mieux l’équilibre qui leur permettra de concilier vie professionnelle et vie

privée

. Une fois encore les femmes sont lésées et sont les victimes collatérales de la terrible crise de recrutement, consécutive au déclassement salarial.

Nous tenons enfin à rappeler que la loi de la transformation de la fonction publique, dite "loi Dussopt" de 2020, a rendu opaque la gestion des personnels et augmenté la défiance de la profession vis à vis de l’administration. Nous demandons toujours l’abrogation de cette loi !

Au bout et à bout ! Comme je le disais en introduction…
Mais nous tenons et nous tiendrons ! Les vacances d’été arrivent enfin.
C’est l’occasion de célébrer les départs en retraite de nos collègues du Tarn-et-Garonne. Bien que nos pensées s’adressent à toutes et tous les bienheureuses-bienheureux (dont on ne nous donnera pas la liste, opacité encore), permettez-moi ici d’en honorer 2 en particulier : Rodolphe Portolès, directeur de l’école de Lalande à Montauban, ancien secrétaire du SNUipp 82 et membre de la CAPD du 82 pendant de nombreuses années. Et également, ma « chouchou », Pascale Prat, directrice de l’école Marcel Pagnol de Montauban, trésorière du syndicat et élue de la CAPD également. Elle a fait le choix de ne pas venir aujourd’hui…. Il était évident que ce dernier jour, elle le passerait en classe avec ses élèves avant de fermer définitivement « son » école, dans quelques jours.

Permettez-moi également d’avoir une pensée émue pour une collègue du Gers, Emmie Servant qui est décédée la semaine dernière. Elle siégeait depuis 2011 en CAPD, elle était une représentante des personnels compétente, enthousiaste et attentive à ses collègues, elle y apportait ses compétences professionnelles et ses qualités humaines.

Puisque que c’est le bout du bout, une fois n’est pas coutume, permettez-nous de finir cette déclaration debout (« 2 bouts » devrais-je dire… ;-) pour rendre hommage à tou-te-s les enseignant-e-s du département qui luttent au quotidien pour rendre meilleure notre société.

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Merci de votre attention.

Les représentants du personnel de la FSU-SNUipp 82 :
David Hermet et Guillaume Mangenot

Déclaration CAPD 07/07/2023

Déclaration CAPD 07/07/2023